Stop au yoga bashing

Difficile de passer à côté de la frénésie yoga qui s’empare des Françaises et ce depuis le premier confinement. La rançon du succès ? des voix s’élèvent contre cette discipline, sans lésiner sur les clichés et les arguments parfois fumeux. Le yoga mérite mieux que ça. Explications.

 

CHACUN CHERCHE SON YOGA

« Yoga bière », « yoga chèvre » ou encore « rage yoga », une variante pour filles (très) énervées qui veulent vider leur sac en écoutant du heavy metal…. On croit lire des titres du Gorafi mais ces cours-là existent bel et bien. Enfin, toutes ces proportions gardées : il s’agit d’épiphénomènes qui, souvent, ne dépassent pas la frontière de leur pays d’origine, mais font écho grâce à leur rivalité sur Internet. Et donnent de l’eau au moulin de ceux qui ont décidé de déclarer la guerre au yoga… par esprit de contradiction, pour faire du buzz, par réelle conviction, mais surtout pour le plaisir du dénigrement. Le yoga n’est pas une marque ni un nom déposé, tout est ouvert, tout est possible, même le pire. Mais cet art de vivre millénaire en a vu d’autres. Nous sommes actuellement au pic de la vague, c’est normal que des critiques émergent.

 

VERS UNE VISION HOLISTIQUE DU YOGA

Alors oui, certaines en plein yoga ego trip en font trop, surtout Instagram, créant un certain agacement. Évidemment, nul ne peut ignorer le business du yoga, les esprits futés qui profitent de l’engouement pour ouvrir des lieux, vendre des leggings, des livres… En résumé, faire de l’argent. Mais, face à cet argument, légitimes, ceux qui croient vraiment dans ses bienfaits sourient en attendant que ça passe. Le yoga existe depuis longtemps, il évolue en permanence et s’adapte à l’époque. Il y aura un écrémage naturel.

Le yoga est critiqué parce qu’il représente une philosophie holistique contre laquelle il y a encore beaucoup de réticences. Nous sommes dans le règne de la médecine allopathique : tout doit être prouvé scientifiquement, objectivé par des études. Mais les médecines douces creusent leur sillon. Forcément, cette discipline cristallise cette évolution des mentalités et certains esprits « conservateurs » font de la résistance.

Sans oublier qu’après une décennie de dictature de la vie saine, emmenée par les États-Unis, on voit poindre un mouvement de rejet dont il fait un peu les frais.

 

EFFETS SECONDAIRES DÉSIRABLES

Rappelons à quel point cette discipline millénaire est une alliée de choix pour améliorer tous les paramètres de nos vie modernes. Moins de mal de dos et un meilleur sommeil sont les retours immédiats dès les premiers cours. Mais, le yoga agit également sur l’anxiété, le stress, la peur, les douleurs chroniques, la libido… Son spectre des bienfaits dépasse largement les critiques dont il fait l’objet.

Sans parler des autres vertus que l’on pourrait qualifier d’effets secondaires désirables : en stimulant tout le système circulatoire et lymphatique, le yoga améliore le fonctionnement général des organes, la digestion, les postures inversées boostent le cœur et apaisent les tensions, les mâchoires se débloquent sous l’effet du pranayama (contrôle du souffle), les cernes et la mauvaise mine s’effacent après une séance de hot yoga.

 

POURQUOI ON PEUT DEVENIR VITE ADDICT ? 

En pratiquant régulièrement, on retrouve le déclic de la respiration qui va nous aider dans tous les domaines de la vie. Avec le yoga, on renoue avec des pratiques contemplatives qui ont été rayées de nos modes de vie par l’industrialisation et ce qu’on appelle la modernité.

C’est vraiment dommage de réduire le yoga à des clichés #healthylife hérités des réseaux sociaux et de minimiser son utilité. C’est une pratique exigeante, qui demande de la concentration, présence à soi. Bien qu’il ne traite pas un symptôme isolé, il remonte à la source. En ça, il est follement d’actualité. Et résistera à toutes les modes.

 

Emmanuelle Libert

Rédactrice en chef

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