Faut-il vraiment petit-déjeuner ?

Après des années d’injonctions sur l’importance d’un bon breakfast, on entend désormais qu’il serait plus intelligent de s’en passer. Qu’en pensent les nutritionnistes ? Tour d’horizons sur la case du petit déjeuner.

« S’en passer permet de se régénérer. » Frédéric Saldmann, cardiologue et nutritionniste(1)

CEUX QUI ESQUIVENT LE PETIT-DÉJEUNER

Si vous faites partie des gens qui se forcent le matin, n’hésitez pas à arrêter le petit déjeuner. L’idée de faire trois ou quatre repas par jour est très récente. Des études ont montré qu’il est intéressant d’offrir à son organisme un jeûne d’au moins douze heures pour qu’il se régénère et se répare. Idéalement, on dîne avant 21 heures puis on déjeune le lendemain à treize heures. Quand le corps n’est pas occupé à digérer, il se concentre sur un renouvellement cellulaire sain et efficace. Idéal pour retrouver teint clair et énergie. Seule contrainte : boire beaucoup. À éviter pour ceux, environ 10%, qui souffrent d’hypoglycémie et ne peuvent pas passer autant de temps sans apport.

(1) Auteur de « Votre santé sans risque » (Albin Michel, 270 pages.).

« Pas forcément et jamais à la française » Bruno Lacroix, physiologiste, expert en nutrition.

CEUX QUI RECOMMANDENT UN PETIT-DÉJEUNER FRUGAL

Le petit déjeuner à la française, tartines ou croissants, n’est pas en phase avec nos modes de vie. Une version anglo-saxonne à base de protéines est plus adaptée grâce aux acides aminés utiles au cerveau pour le travail intellectuel. Si l’on consomme des glucides sans exécuter de tâche physique, on risque de tout stocker. Pensez aussi aux fruits pour faire le plein d’antioxydants, qui donnent de l’énergie à l’organisme. De temps en temps, il peut être intéressant de sauter un repas, pour activer nos gènes de survie endormis par nos habitudes de festin perpétuel. L’organisme saura puiser de l’énergie dans ses réserves. Vous ne risquez pas d’être fatiguée : le corps est conçu pour moduler et s’adapter.

« Oui, mais pas en mangeant n’importe quoi. » Alain Delabos, fondateur de la chrononutrition.

CEUX QUI NE PEUVENT S’EN PASSER

C’est le repas le plus important de la journée, peut-être le seul qui soit obligatoire. Mon conseil : manger du fromage et du pain. Il faut apporter du gras saturé qui sera métabolisé pendant douze heures avant de fabriquer les parois cellulaires durant la nuit. En revanche, éviter les sucres rapides et les fruits qui empêchent la digestion du gras. Attention aux boissons. Oui au café sans sucre. Non au jus d’orange, plus approprié au goûter. Vous n’aimez pas le fromage ? Osez la charcuterie, voire les saucisses ou les œufs avec du beurre. L’important, c’est le gras.

 

 

Emmanuelle Libert

Rédactrice en chef

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