© Cover de l’album Jaime de Brittany Howard
Quand la chanteuse charismatique du groupe Alabama Shakes, Brittany Howard s’essaye à l’aventure en solo, elle signe un premier opus étonnant. Sans s’éloigner du carcan du blues-rock, elle entame sa métamorphose lumineuse et profonde.
UN ALBUM SOLO INTIME ET MATURE
Jaime. D’après ce que l’artiste déclare lors de son lancement, Brittany Howard a nommé l’album en hommage à sa sœur, qui lui a appris à jouer du piano et l’a initié à l’art de la poésie. Elle est malheureusement décédée d’un cancer lorsque les deux n’étaient encore que des adolescentes. Pourtant, ce n’est pas un hommage familial qui retourne aux racines d’un deuil inconsolable. Après un voyage aux États-Unis ; de Nashville à une petite maison à Topanga, une ville rustique située aux alentours de Los Angeles, Brittany Howard a fait une pause dans l’aventure du groupe phare Alabama Shakes.
Dans ce premier opus solo, elle crée alors un bel espace. Sublime. Celui de l’exploration sensible. Une joliesse, parfois magnifiée par des orchestrations d’orgues grandiloquentes à l’image de son troublant « Georgia ».
BRITTANY HOWARD : UN DIAMANT À L’ÉTAT BRUT
Mais, c’est encore dans la veine rock du titre « He loves me » qu’on comprend soudain que c’est cette sincérité-là qui fait la puissance de ses textes – surtout lorsqu’elle évoque ses histoires d’amour. À l’instar d’une Billie Holiday, elle a une puissance féministe. Pas de d’activisme, pas d’emportement tragique. Non, elle a la sympathique de la complice à la prose mélancolique, celle qui a observé le monde et appris avec lui.
HE LOVES ME
Qui a dit que pour parler d’amour, il fallait avoir une certaine bouteille ? À tout juste trente ans, elle fait partie des rares à chanter l’amour comme un échange. Elle n’a jamais eu peur d’exposer les sentiments sans les exhiber sur des mélodies chaudes.
Ses morceaux ont des arômes de mélodies suaves, des errances sensibles et lumineuses. Brittany Howard est une militante de l’émotion vraie. Finalement, même dans ses chansons d’amour s’invite toujours une réalité sociétale.