Noël, Gloire et Chanson : des mots qui font rêver l’industrie musicale

Quel est le point commun entre Elvis, Marial Carey et Bing Crosby ? Ils se sont tous livrés à l’exercice de l’album de Noël, avec plus ou moins de talent. Mais toujours le même succès. On connait les musiques sous le sapin. Histoire d’une industrie qui ne connait pas la crise…

 

QUAND TU DESCENDRAS DU CIEL AVEC DES DOLLARS PAR MILLIERS

En 1934, quand le chanteur Tom Stacks entonne de sa voix aigrelette la toute première version de Santa Claus Is Coming To Town, il n’imagine pas que soixante-dix ans plus tard, un certain Justin Bieder, voix tout aussi aigrelette ( et quelques accents RnB en prime), la reprendre avec le même entrain. Pas de méprise. Le Bieb n’a pas été soudainement possédé par l’esprit de Noël au point de décider de perpétuer la tradition dans l’amour et la joie. Pas plus qu’il ne s’est soumis à la demande d’une œuvre caritative pour aider les enfants de Centrafrique. Si les albums de Noël prolifèrent en décembre aux États-Unis comme le muguet en France au mois de mai, c’est seulement parce qu’ils rapportent gros. Au point d’être devenus un business-symbol des fêtes de fin d’année au même titre que la dinde de Thanksgiving.

 

ZOOM SUR LES TUBES DE NOËL EN FRANCE

Chez nous, Tino Rossi est le maître incontesté du genre. Malgré ses 30 millions d’exemplaires vendus de Petit Papa Noël, le marché n’a jamais décollé en France. Même si La Chorale des montagnes a tenté ces dernières années d’inoculer la folie des albums de Noël aux Français. Modesty vous raconte l’histoire d’un business US plus juteux qu’un tournoi No Limit Hold’em. Tour d’horizon des figures les plus rentables du genre.

 

LE VIEUX CROONER À BARBE

En vérité, les Américains ont toujours chanté dans les églises pour célébrer la naissance du divin enfant. Leurs crooners en ont fait un business. Bing Crosby a réalisé le casse du siècle en interprétant, en 1945, « White Christmas ». De sa voix de velours, le chanteur de charme évoquait une journée de rêve :

« Where the treetops glisten and children listen
To hear sleigh bells in the snow. »

« Lorsque les cimes des arbres scintillent et que les enfants tendent l’oreille
Pour entendre les clochettes du traîneau dans la neige. »

Alors, l’impact de cette suave ballade est si phénoménal qu’elle est reprise par d’innombrables artistes. Frank Sinatra, Elvis, Louis Armstrong, Al Green, Otis Redding… Mais nul n’égalera le record initial des 50 millions de singles écoulés par Bing. Le plus gros succès de tous les temps pour un single. Cette réussite constitue pour les maisons de disques, l’acte fondateur du business de Noël. Depuis Crosby, chaque hiver, elles se mettent en quête du mignon jeune homme sachant porter le costume et prêt à pratiquer l’entrechat dans les rues enneigées de New York. Le dernier en date, le Canadien Michael Bubblé, a encore réalisé un énorme carton en 2011, dépassant le million de ventes, grâce, notamment, à une reprise de… White Christmas.[/vc_column_text]

LA DIVA À GROSSE VOIX ET À SUCCÈS

À l’élégance du gentleman urbain, Barbara Streisand, Aretha Franklin ou Ella Fitzgerald opposent un autre stéréotype, plus directement lié à l’imaginaire de Noël : la Reine des neiges. Dernier avatar du genre : Mary J. Blige. La star du RnB a sorti A Mary Christmas, album pour lequel elle pose en manteau de fourrure blanc et reprend la plupart des chansons traditionnelles (jusqu’au Petit papa Noël de notre Tino Rossi !).

 

« Mariah Carey est la diva qui a raflé la mise »

 

En toute chose, l’originalité n’est certes pas de mise, mais ce n’est pas l’effet recherché. Noël étant l’heure de la nostalgie, celle de l’enfance et des contes, le public accepte volontiers le conservatisme des majors, qui ne recherchent jamais à proposer de nouveaux titres. Le changement d’emballage suffit à susciter le désir chez les mélomanes de fin d’année. Avec son allure de Mère Noël glam en jupette rouge, Mariah Carey est la diva qui a raflé la mise avec plus de 5 millions d’exemplaires vendus de son « Merry Christmas ». Les paroles qu’elle chante à pleins poumons dans le tube « All I Want For Christmas Is You » sont d’une niaiserie abyssale, mais autorisent un double sens qui peut séduire aussi bien les petits enfants que les grands coquins :

«  I just want you for my own
More than you could ever know
Make my wish come true
All I want for Christmas Is you. »

(« Je ne veux que toi / Plus que tu ne le crois / Réalise mon vœu / Pour Noël tout ce que je veux. / C’est toi. »)

UP : Le meilleur pour câliner les oreilles pendant les fêtes

Otis Redding (Merry Christmas, Baby)
Enregistré quelques semaines avant sa mort, cette chanson débordante d’entrain fête Noël au son des grelots et témoigne de l’art inimitable du plus grand soulman de son temps.
Johnny Cash (Silent Night)
Quand le « man in black » chante Noël avec sa voix caverneuse et son inimitable ton traînant de cow-boy au bout du rouleau, le temps s’arrête, et la plus usée des chansons devient un instant de grâce.

DOWN : Le pire pour saboter l'ambiance en bas du sapin

King Diamond (No Present For Christmas)
Même les adeptes de hard-rock ont versé dans la chanson de Noël. Le résultat est souvent calamiteux, comme en témoigne ce titre franchement grotesque.
New Kids on the blocks (Funk, Funky Xmas)
Leurs posters sont depuis longtemps retirés de nos murs, on ne va pas se mentir : cet abominable boysband a commis l’une des pires chansons de Noël jamais enregistrée.
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Emmanuelle Libert

Rédactrice en chef

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